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Lettre de…

Rubrique : Lettre de… 

Hallo zusammen! 

Je m’appelle Martin, et j’ai une grande passion… l’Allemagne ! 

Après avoir étudié pendant trois ans pour obtenir ma licence en études interculturelles franco-allemandes à Paris 3, j’ai décidé de m’installer définitivement en Allemagne, à Brême, où je vis depuis sept mois. Lorsque j’ai commencé à étudier l’allemand, je n’avais pas « seulement » l’objectif d’apprendre quelque chose de nouveau, mais je voulais vraiment que cela devienne la nouvelle langue de ma vie quotidienne, et c’est ce qui s’est passé. 

Tout a commencé il y a deux ans, lorsque j’ai passé toute ma L2 à Berlin, qui est une grande ville dispersée, alors que Brême (qui ressemble quand même à Berlin) est plus à l’échelle humaine, tout en restant vaste et pleine d’activités intéressantes à faire… Un bon compromis ! Trouver un logement ici n’a pas été facile, mais heureusement mon copain y habitait déjà et cela m’a beaucoup aidé, sans oublier une bonne dose de patience et une grande volonté. 

L’expérience à Berlin a été intéressante et enrichissante, mais malheureusement c’était l’année du Covid et par conséquent nous sommes très peu allés à l’université : au début nous n’avions que 15 heures en présentiel par semaine (ce qui était déjà irrégulier), et à partir de janvier nous sommes passés à 100 % en distanciel. De plus, trouver un logement à Berlin est très complexe, et je me suis retrouvé à Studentendörf, une résidence universitaire inconfortable et éloignée du centre, ce qui a rendu plus difficile de faire de nouvelles connaissances et découvrir la ville. 

L’université en Allemagne est très différente de celle en France : tout d’abord, tous les domaines sont sur le même campus, il est donc immense et il faut beaucoup marcher pour trouver les salles de cours, en essayant de ne pas se perdre ! Mais cela permet de faire du sport en même temps, et on a aussi la possibilité de suivre un cours sans être obligés d’y assister et de passer des examens, mais juste pour le plaisir. L’université est pleine d’espaces verts et de détente, et d’espaces encore plus immenses où l’on peut s’arrêter pour étudier ou discuter. Quant aux cours, il était difficile de les suivre en allemand, surtout le cours de droit ; il y a à la fois des cours magistraux avec un grand nombre d’étudiants et des TD ; nous étions 400 dans le cours de droit, mais sinon nous n’étions pas nombreux dans mon département. En plus des cours, bien sûr, les examens étaient aussi principalement à distance, sauf si les professeurs demandaient des DM ; les passer dans ce mode était compliqué et stressant : les professeurs nous demandaient d’utiliser des serveurs spéciaux pour ne pas tricher, et en plus il y avait souvent des problèmes de connexion. Une autre différence avec la France est la relation entre les professeurs et les étudiants : il y a plus de distance et de « froideur », et si quelqu’un a besoin d’aide, il doit demander, on ne l’accompagne pas forcément. 

Et maintenant ? Qu’est-ce que je fais dans la vie ? Je travaille dans un restaurant à chats, pour m’introduire dans le secteur qui me fait rêver. Un jour, j’aimerais ouvrir mon propre salon de thé, unique et original, animé par de nombreux chats et enrichi de nombreux livres ; mais pas seulement : ce serait une pâtisserie française typique ici en Allemagne. 

Après ma licence de langues, j’ai réalisé ma passion et j’ai suivi une formation dans le secteur culinaire. D’ailleurs, parmi les différences culturelles qui m’ont le plus frappé entre la France et l’Allemagne, il y avait justement celles liées à la nourriture : j’ai l’impression que les Français mangent davantage pour le plaisir et le goût, alors que les Allemands ont tendance à privilégier ce qui est beau, comme les fruits et les légumes, qui sont pourtant souvent sans goût. 

Autres différences ? Les Allemands sont beaucoup plus ouverts et moins railleurs, ici il y a peu de manifestations et la vie est plus calme. En revanche, certains sujets sont tabous, comme le nazisme et la Seconde Guerre mondiale ; les événements liés à cette période historique rendent les Allemands plus pudiques sur leur histoire, alors que les Français en sont très fiers.

Ma vie est ici maintenant, et c’est ici que j’imagine mon avenir personnel et professionnel ; avoir l’opportunité de vivre et de connaître deux pays, deux langues et deux cultures très différentes, bien que proches géographiquement, est une expérience stimulante et enrichissante, que je recommande vivement à tous ceux qui en ont l’envie et la volonté. 

A bientôt, peut-être dans mon salon de thé avec les chats ! 

Viele Grüße aus Bremen! 

                                                                                – Martin 

CAM