Et si l’art de la conversion légère déterminait où tu as vraiment envie de poser tes valises ?
Parce qu’entre le bavardage excessif des Français, le silence raffiné des Nordiques et les compliments presque trop polis des Allemands, il y a un monde… et peut-être bien un voyage à choisir.
Le small talk est un art anglophone que les Américains maîtrisent à la perfection, avec ne serait-ce que d’une once d’exagération et de superlatifs. En France, il s’agit plus d’un talk, pas si small, un big talk, où la langue romane se perd dans un trauma dump ou dans une vague de discussions politiques et culturelles. Celles-ci portent la même exagération qu’on retrouve en Amérique… afin d’éviter tout silence. Les Français se permettent parfois même de dire toutes les vérités qui leur passent par la tête, notamment celles qui ont trait à l’apparence physique : « Ah mais dis donc, t’as encore grandi, toi! » ; « Ce jean te va trop petit maintenant. » ; et jubilent quand il leur faut poser des questions aux étrangers (ou aux personnes de couleur apparemment étrangères) de type « Tu viens d’où ? » ; « Ça fait combien de temps que tu habites en France ? » ; « Ce sont des vrais, tes cheveux ? ».
Ce fameux talk, quand il rencontre les habitants des régions septentrionales, les laisse bouche bée, crispés.
Car eux, pourvus d’une écoupe dans le séant, ne pratiquent que peu le small talk ou le big talk ; ils ne font presque pas de talk du tout. Alors le big talk du français est vu comme arrogant ou impoli (il l’est souvent, en effet).
Même si, lors d’une balade, ils apprennent à vous connaître, ils marcheront les mains dans les poches et vous partageront un simple sourire.
Ils obéissent à la grâce du silence et à tous ces moments qui nous gênent, qui nous permettent de mieux nous écouter.
Maintenant, c’est pas fini, il y a les Allemands. Ceux-là, on se demande où ils se situent.
Premièrement, il y a ceux que tu connais un peu, qui seront plutôt fins dans leur approche et qui te rappelleront des événements de ta vie ou bien des membres proches « Ah, comment vont tes sœurs d’ailleurs ? » (ça marche aussi avec les chats), ou alors ils se raccrocheront au contexte dans lequel vous vous situez, autrement dit le paysage.
Puis il y a ceux de ma génération, 18-25 ans, qui, pour les moins timides, te couvrent de compliments , presque à se demander si l’annexion ou la mondialisation a eu affaire avec ça.
Maintenant que vous avez pu vous pencher sur cette analyse qui s’étend environ sur une trentaine de personnes, je pense que vous pouvez prendre la décision drastique de votre prochain voyage ou lieu de vie.
CC