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Digestifs

5. Digestif : un interlude fort de caractère

Inoveat, restaurant gastronomique… d’insectes 

J’ai tenté Inoveat, un restaurant gastronomique spécialisé en… insectes. À première vue, cela peut ne pas sembler très ragoûtant, voire en dégoûter certain·e·s. Or, Inoveat nous invite à nous interroger sur cette réticence : n’est-elle pas culturelle, sociale ? Il n’est pas choquant de consommer des insectes dans certaines régions d’Asie, par exemple.  

La culture et la société changent de manière permanente, mais nos traditions sont construites depuis des siècles. 

Prenons les pommes de terre. Elles ne sont apparues en France qu’avec la colonisation des Amériques, et suscitaient d’abord de la méfiance… On disait qu’elles transportaient la lèpre ! Elles ont été admises comme aliment dans l’imaginaire collectif grâce aux efforts d’Antoine Parmentier, qui a encouragé leur culture en réponse aux nombreuses famines du XVIIIe siècle.

Et pourtant, la pomme de terre est aujourd’hui un élément essentiel de nos plats traditionnels comme la tartiflette, emblème de la cuisine française. Certes. Mais est-ce une tradition ? Non. La tartiflette a été à vrai dire créée dans les années 1980… pour favoriser la vente du Reblochon !  

Cela montre que la tradition culinaire française à laquelle nous sommes si attaché·e·s est en réalité malléable, selon les enjeux et les acteurs du moment. Inoveat amorce peut-être à son tour, subtilement et délicieusement (si, si, je vous assure), un tournant dans le paysage culinaire français.  

C’est un petit restaurant au cœur de Paris. Nous sommes accueilli·e·s directement par le chef Laurent Veyet et un serveur ou une serveuse, qui nous accompagneront tout au long du repas. En effet, il y a une seule table accolée à un établi et une cuisine où le chef confectionne et arrange les plats au fur et à mesure – et anime les discussions.

Il s’agit donc d’un espace de découverte à la fois gustative et interpersonnelle. Entre clients, on échange nos perceptions sur l’ingestion d’insectes, nos expériences, nos attentes… Tandis que le chef nous écoute, nous répond et nous informe avec passion.

La cuisine d’insectes n’est pas son métier principal, car il est difficile d’en vivre financièrement. 

Mais il s’y est attaché, notamment aux causes dont elle est porteuse.

En premier lieu, une cause écologique. Les insectes peuvent être une alternative à la viande, dont la surconsommation est un enjeu climatique majeur aujourd’hui. Ainsi, d’après une étude du “Monde”, la viande est la troisième source d’émissions polluantes par habitant en France. Or, les insectes sont extrêmement riches en protéines (même si leur proportion varie selon l’espèce), en particulier parce qu’on les consomme majoritairement cuits ou secs. Ainsi, la farine d’insectes est composée à 70 % de protéines ! 

Photo : soufflé et pain à la farine de vers… de farine.

Les fermes d’insectes sont également beaucoup moins coûteuses en ressources (eau, nourriture), en espace et surtout en CO2 que les élevages d’animaux, pour un apport nutritif similaire.  C’est pour cela qu’elle est déjà utilisée parfois dans la nourriture de vos animaux de compagnie. J’ai vérifié : les croquettes de mon chat en contiennent réellement.  

Mais il s’agit également d’une cause éthique ou morale, lorsque l’on réfléchit en termes de souffrance animale. Les analyses scientifiques actuelles sont consensuelles : les insectes n’en ressentent quasiment pas, voire pas du tout. Infiniment moins donc qu’un bœuf ou qu’un agneau.  Ainsi, certains végétarien·ne·s ou véganes autour de moi se sont déclaré·e·s prêt·e·s à consommer des insectes. Mais c’est un choix qui varie évidemment en fonction des sensibilités et des motivations de chacun.

Enfin, le chef est attiré par le défi que représente la cuisine des insectes face à l’adversité des habitudes communes. Défi qu’il relève (selon moi) avec brio.

En revisitant et en associant des plats traditionnels avec des insectes, et par ses astucieuses créations personnelles, il allie savamment innovation et tradition pour intégrer déjà, bien qu’à moindre mesure, les insectes au fameux repas gastronomique français, patrimoine immatériel de l’humanité selon l’UNESCO.

Alors… tenté·e ?

LRM

Comment démasquer les cannibales de votre  entourage ?

Je vous dis « cannibalisme ». Des images vous viennent en tête : une tente amérindienne  ornée de scalps et des restes de corps humains sur les braises ; le Radeau de la Méduse ; un  avion écrasé dans la cordillère des Andes et ses occupants, des rugbymen uruguayens, réduits  à s’entremanger pour survivre pendant soixante-dix jours ; l’un des étudiants de l’université  Sorbonne Nouvelle dans les années 1980’, Issei Sagawa, officiellement doctorant en littérature 

Comparée… mais officieusement assassin, violeur et cannibale. 

Tout cela semble bien loin, dans l’espace et dans le temps (quoique…). Pour vous rassurer  davantage, je vous propose quatre critères imparables, qui vous permettront à tous les coups  de démasquer les cannibales qui se cachent dans votre entourage.  

– La personne est-elle greffée ? – Est-elle en faveur des mères porteuses ? -Est-elle chrétienne? – Est-elle carniste ?  

Une réponse affirmative à une seule de ces questions doit vous mettre la puce à l’oreille.  Gardez votre calme, mais éloignez-vous immédiatement de ladite personne et composez le 17. Le sentiment d’horreur qui vous prend à la gorge n’est pas surprenant. Vous réagissez  exactement comme l’ont fait les Européens qui furent confrontés aux tribus amérindiennes dès  le XVIe siècle. Les pratiques cannibales de celles-ci les fascinèrent et les effrayèrent à la fois.  Elles leur semblaient inhumaines : elles dépouillaient les mangés de leur humanité. En les  réduisant à de la chair, elles étaient le signe de l’immoralité et de la cruauté des mangeurs, qui  ne respectaient ainsi ni leur dignité humaine, ni celle de leurs victimes. 

Les missionnaires catholiques s’ingénièrent alors à faire disparaître ces pratiques  considérées comme barbares, tandis que les anthropologues essaient depuis de conceptualiser  ces rites et leur rejet par les Occidentaux. 

Un effort de définition s’impose alors. Pour l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, toute pratique  visant à introduire volontairement, dans le corps d’êtres humains, des parties ou des  substances provenant du corps d’autres êtres humains, est anthropophage. C’est donc une  sous-catégorie du cannibalisme, qui, lui, porte sur les pratiques d’ingestion entre individus d’une  même espèce, et se trouve donc aussi dans le règne animal. 

On distingue chez les peuples anthropophages plusieurs motivations. L’explication alimentaire  est la moins convaincante : s’intéressant aux pratiques cannibales paléolithiques, le chercheur  James Cole a souligné les faibles valeurs nutritives de la chair humaine, en comparaison avec  celles des autres chairs à disposition des humains du Paléolithique. Ainsi, la chair humaine  comporte en moyenne 38% de muscle, contre 60% chez les animaux en général. En outre, son  apport calorique est faible, correspondant par exemple à la moitié de l’apport calorique de la viande d’un sanglier. 

La récurrence des rites anthropophages semble plutôt de l’ordre de motivations symboliques et  culturelles. 

L’exocannibalisme, soit le fait d’ingérer une partie du corps de l’ennemi, vise à neutraliser son  pouvoir. Il existe néanmoins aussi l’endocannibalisme, la consommation d’une partie du corps  d’un des membres du groupe, bien souvent afin d’assimiler les vertus du défunt. Au-delà d’une pratique individuelle, c’est un rite qui s’inscrit dans l’ordre social existant. Ainsi,  l’anthropologue Eduardo de Viveiros de Castro a mis en lumière que le peuple Tupinamba du  littoral brésilien existe par et pour ses adversaires : ce sont la guerre et les rites  anthropophages, en d’autres termes, la relation à l’Autre, qui permettent aux Tupinamba de se  définir comme une société. Le cannibalisme ne se réfère alors plus au passé,  l’accomplissement d’une vengeance, mais c’est un mouvement vers l’avenir, la production  d’une réalité sociale. Dans les deux cas d’exocannibalisme et d’endocannibalisme, il y a une  forme d’identification à l’autre qui s’opère dans l’acte anthropophage. L’ingestion de l’ennemi  s’inscrit dans une reconnaissance absolue de son humanité.

À l’inverse, les sociétés modernes préfèrent l’anthropoémie, du grec ancien « emein », vomir, à  l’anthropophagie : au lieu de neutraliser nos « ennemis » en notre sein, Claude Lévi-Strauss  montre que nous optons pour une stratégie de vomissement, d’expulsion hors du corps social,  se traduisant par les enfermement en prison ou en asile.  

Cet anthopologue revient également sur l’ethnocentrisme caractéristique de la manière dont les  Européens assignent les peuples cannibales à la barbarie. Dans un article publié dans la revue  La Reppublica, il souligne que des pratiques cannibales ne sont pas uniquement des  exceptions dans les sociétés occidentales, mais possèdent une existence ritualisée, et ce  autant sur le plan réel que sur le plan symbolique. Les injections hormonales et les greffes en  sont des exemples, car « quelle différence essentielle y a-t-il entre la voie orale et la voie  sanguine, entre l’ingestion et l’injection, pour introduire dans un organisme un peu de la  substance d’autrui ? ». 

Le cannibalisme refoulé par les Occidentaux apparaît ainsi dans plusieurs domaines. Dans la  langue, avec des expressions comme « être à croquer ». Dans l’acte sexuel, où la bouche est  considérée comme un objet érotique et où la volonté de faire de deux corps un seul est  présente. Ou encore dans le rite chrétien de la communion, ingestion du corps christique, –  qu’elle soit symbolique selon les protestants ou réelle (après transsubstantiation) selon les  catholiques. Enfin, d’après les tenants de la réincarnation, soit les quelques six cents millions  de bouddhistes dans le monde, toute chair est une nourriture cannibale, puisque l’unité de la vie  veut que toute chair animale a été ou sera chair humaine. 

La conclusion qu’on peut en tirer ? « Nous sommes tous des cannibales ».
THG

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Fromages – l’indispensable

4. Fromages : l’indispensable dispensable

Femmes et troubles alimentaires : entre idéaux masculinistes et désamour de son corps

“Prends un bout,
Bois un coup” !”

Ils ne comprennent pas le dégoût,

Que je n’ai pas une faim de loup.

“Fais comme ci,
Fais comme ça !”

Gonflée et ballonnée dans mon lit,

Me voilà à envisager un lavage d’estomac…

“T’es maigre !”

“T’es grosse !”

Je dois manger même si mon estomac est acide comme du vinaigre.

Ou je ne mangerai plus jusqu’à ce que je devienne une “belle gosse” !

ELA et ETR

Le corps de la femme soumis au regard de l’homme

La volonté de contrôle des corps des femmes est aussi ancienne que la domination masculine. Il passe par la création de normes et de pratiques coutumières au sein d’une société. Le corps des femmes répond à des fins sociétales, tout un corset d’obligations et d’interdits l’enferme. Une femme ne doit pas avoir de bourrelets ni de peau tombante ; à l’inverse, elle doit avoir une taille de guêpe et un ventre directement plat après une grossesse. De plus, il y a un idéal de beauté féminine qui n’a cessé de se développer au fil des siècles. Il affecte fortement la relation que la femme peut entretenir avec son corps. Cet idéal, ou devrait-on dire ces idéaux ont été imaginés via la vision masculine. Le corps de la femme est imaginé comme un “ objet esthétique voire d’art ”, en revanche celui de l’homme est pensé à travers sa fonctionnalité, comme sa condition physique ou son agilité. Voir un corps féminin comme un “ objet esthétique ” revient à l’idée que son corps est fait pour être vu, soumis au regard. Ce sont deux psychologues, Barbara Fredrickson et Tomi-Ann Roberts, qui en 1997 ont développé la théorie de l’objectification du corps des femmes. D’après elles, le corps de la femme est soumis au regard : le nez, le visage, les hanches, les bras, la poitrine, les jambes, les pieds, les épaules, la coiffure …”.

Un des standards de beauté en vogue dans nos sociétés est celui de la minceur. La minceur fait office d’objet de désir et de beauté. Combien de jeunes femmes envient-elles les mannequins qui recouvrent nos réseaux sociaux ? Comment pouvoir s’empêcher de vouloir être maigre, lorsque la femme déclarée comme étant la plus belle au monde n’a pas un bourrelet qui dépasse ? Le mythe de la minceur s’avère être dangereux pour la santé, pour la vision que peut avoir une femme sur son corps. Mêlée aux idéaux masculinistes de beauté, la relation entre une femme et son corps repose sur le désamour. Tant de jeunes femmes souffrent de leurs corps en se trouvant soit trop grandes, soit avec trop de formes, soit au contraire n’en ayant aucune. Les femmes mènent parfois une véritable lutte contre leurs corps. Mais cela peut aller encore plus loin.

Une haine de son corps menant à des troubles alimentaires

La tendance à vouloir pousser la femme à ne pas accepter son corps voire à le détester a des conséquences dévastatrices sur sa santé. Cela peut être à l’origine de troubles du comportement alimentaire (TCA). Les TCA sont liés à des perturbations graves du comportement alimentaire. Il y a un déséquilibre dans le rapport à la nourriture et le comportement, explique la psychologue Carine Grzesiak. Les troubles alimentaires sont qualifiés de troubles oratoires car ils sont liés au fait d’accepter ou non que des aliments entrent dans le corps. Ils ont des conséquences sur la santé physique et également sur la santé mentale des personnes. Sur le plan physique, ils s’accompagnent de prise ou de perte de poids conséquente, entraînant de la fatigue puis des malaises dans certains cas. 

L’anorexie est un des troubles majeurs de l’alimentation. Il existe l’anorexie mentale ou l’anorexie nerveuse. Toutes deux s’accompagnent d’un refus de se nourrir en raison de l’impression d’être toujours en surpoids. Le refus de manger entraîne des carences en fer ou en protéines, ce qui met la vie de la personne en danger. L’ouvrage Les indomptables figures de l’anorexie place met ce trouble en lumière. Il a été rédigé par Ginette Raimbault et Caroline Eliacheff et publié en avril 2001 chez Odile Jacob. Dans cet ouvrage, les auteures cherchent à comprendre ce qui peut conduire une femme à se priver de manger au point de se laisser mourir lentement. A travers le portrait de figures féminines historiques telle que Sissi l’Impératrice, elles montrent que l’anorexie permet de dire sa vérité. Le corps n’est plus vu seulement à travers la vision de l’homme, la femme en reprend possession en l’exposant à la douleur. La maîtrise de leurs corps passe par une privation des besoins vitaux. L’anorexie touche dès lors des femmes depuis des siècles, et ce trouble n’a cessé d’évoluer et d’affecter un plus grand nombre de personnes.

Quand est-ce que les hommes comprendront que notre corps n’est pas là pour satisfaire leurs envies ?

ETR

Le cinéma et les troubles alimentaires des femmes : quelles relations ?

Styliser sa vie par le cinéma : dangereux ? 

Nelly Arcan, auteure féministe, décrit très justement cette société des images qui tend à dériver vers l’enfermement :

« Des images comme des cages, dans un monde où les femmes, de plus en plus nues, de plus en plus photographiées, qui se recouvraient de mensonges, devaient se donner des moyens de plus en plus fantastiques de temps et d’argent, des moyens de douleurs, moyens techniques, médicaux, pour se masquer, substituer à leur corps en uniforme voulu infaillible, imperméable, et où elles risquaient, dans le passage du temps, à travers les âges, de basculer du côté des monstres. », affirme l’auteure féministe, Nelly Arcan. 

Né à la fin du 19ème siècle (en 1895 par les Frères Lumières dans le milieu forain), le cinéma peut aujourd’hui être considéré comme l’art touchant le plus de personnes. C’est notamment grâce à ses vecteurs efficaces et son accessibilité pour tous et toutes, notamment considéré au début du 20ème siècle comme un art populaire et faisant partie intégralement de la culture ouvrière, contrairement aux autres formes artistiques, pouvant être perçues comme intégrées pleinement à la culture bourgeoise.

Ainsi, avec le développement des plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon Prime, le cinéma, films ou séries, fait partie intégrante de notre vie de tous les jours. En parallèle, le septième art tend à refléter grâce au médium de l’image en mouvement tous les grands enjeux et phénomènes de notre société actuelle. Pourtant, il ne faut pas le prendre pour la réalité : les films sont des partis pris et peuvent tendre à embellir une réalité toute autre, et nous plonger ainsi dans une forme de fausseté. Cela est d’autant plus dangereux que nous avons la capacité à styliser notre existence à partir des formes d’art, recherchant des manières d’être et des modèles pour notre propre vie. Marielle Macé écrit ainsi dans Façons de lire, manières d’être

« Les styles littéraires se proposent dans la lecture comme de véritables formes de vie, engageant des conduites, des démarches, des puissances de façonnement et des valeurs existentielles ». 

Le rapport au corps, que l’on traitera seulement sous le spectre féminin dans cet article, peut en effet s’inscrire dans cette dynamique et se voir changer, modifier à l’échelle individuelle face au visionnement de films ou de séries. C’est notamment à travers le cinéma que se véhiculent les standards de beauté s’appliquant aux femmes déterminées par ce que l’on nomme le « male gaze ». Le « male gaze » est un concept né il y a quelques années, postulant que la culture visuelle dominante impose une perspective d’homme cisgenre hétérosexuel, et cela principalement au cinéma (mais aussi en littérature ou dans la publicité). Véhiculant ainsi la glorification de la minceur comme prérequis d’une beauté universelle, les films peuvent être amenés à influencer le regard que portent les jeunes filles et les femmes sur leurs corps, amenant ainsi à la multiplication des troubles alimentaires.

Les troubles alimentaires sont des maladies mentales où les attitudes face à son corps, son poids et la nourriture sont perturbées. La personne atteinte d’un trouble alimentaire considère que sa valeur en tant que personne n’est dictée par la forme de son corps et par son poids. On compte parmi les troubles alimentaires l’anorexie, la boulimie ou encore l’hyperphagie.

Dans la socialisation d’un individu, les médias, les images et l’art font entièrement partie de sa construction personnelle et ici dans son rapport au corps, d’autant plus pour une femme, où sa valeur dans la société patriarcale est intrinsèquement liée à sa beauté. Et c’est notamment dans le cinéma occidental (nous étudierons principalement le cinéma hollywoodien) que la femme belle et surtout mince se trouve glorifiée et érigée en modèle. Pour autant, depuis quelques années, le cinéma occidental se trouve dans un tournant, notamment après le mouvement #Metoo débuté en 2016-2017 avec l’affaire Weinstein, et déconstruit de plus en plus cette image lisse et parfaite de la femme. C’est dans ce contexte actuel que se multiplient les films qui portent sur les troubles alimentaires, montrant ainsi une réalité dure qui peut nous échapper et participant ainsi à une forme de prévention et de prise de conscience. Le cadre de notre étude va de facto exclure les troubles alimentaires lié à un traumatisme psychologique mais prendre en compte que les troubles alimentaires lié à l’image du corps.

Quelles relations entretient ainsi le cinéma avec les troubles alimentaires ? 

Nous aborderons tout d’abord le rôle du cinéma dans l’édification de la minceur comme modèle à atteindre pour les femmes, pouvant ainsi mener à des troubles alimentaires, puis dans un second temps, nous aborderons quelques films qui peuvent amener le sectateur à une prise de conscience de la réalité des troubles alimentaires.

Cinéma et séries : vecteur des standards de beauté et minceur proclamée

Les standards de beauté ont toujours existé et ont toujours été véhiculés à travers l’art : des corps masculins athlétiques représentés dans la sculpture des dieux grecs à l’époque de la Grèce antique, ou encore des femmes plantureuses dans les peintures des peintres français au 19ème siècle (Déjeuner sur l’herbe de Edouard Manet). Le cinéma, et notamment à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 50, véhicule l’image d’une femme plantureuse comme standard de beauté avec l’apparition de la « pin-up » représentée par Marilyn Monroe (dans Les hommes préfèrent les Blondes en 1953 ou encore Certains l’aiment chaud en 1959).

Déjeuner sur l’Herbe de Edouard Manet (1863)       
Scène mythique dans Les Hommes préfèrent les blondes (1953)

Pourtant, dans les années 80, on assiste à un changement de « paradigme » dans les standards de beauté véhiculés dans le cinéma hollywoodien : le corps sportif et svelte est davantage érigé en modèle de beauté à atteindre pour toutes les femmes. Dans les années 90, notamment au travers des magazines et de l’industrie du mannequinat avec l’arrivée des « super modèles » comme Kate Moss, Naomi Campbell ou encore Linda Evangelista, le culte de la maigreur apparaît comme seul moyen d’atteindre la beauté. Les grandes stars de cinéma, dont les personnages trouvent toujours l’amour et sont heureuses aux yeux des spectateurs, sont toutes minces : Nicole Kidman, Angelina Jolie, Natalie Portman, Julia Roberts, Sharon Stone, Charlize Theron ou encore Michelle Pfeiffer. Les grands films à gros budget qui font énormément d’audiences (autrement dit ce que l’on nomme les « blockbusters ») comme les films de super héros ou les James Bond érigent toujours une femme mince, grande et élancée en modèle à suivre. Les femmes ne sont jamais montrées lors d’une scène où elles mangent beaucoup, elles sont d’ailleurs rarement montrées lors d’une scène de repas. On ne montre quasiment jamais à cette époque un possible rapport au corps et à son image toxique. Tout paraît évident. Cela peut, de manière indirecte et très floue, toucher les jeunes filles ou femmes qui ne se retrouvent pas dans ce corps et ne sont ainsi pas représentées, pouvant les pousser ainsi à se soumettre à la « norme », et ainsi tomber dans des troubles alimentaires. 

Affiche de Mr. & Mrs. Smith, 2005                 Nicole Kidman dans Eyes Wide Shut, 1999

C’est notamment au travers des films pour adolescents que ce rapport à la minceur est montré comme un objectif à atteindre pour être heureux ou heureuse. Dans le film Clueless (1995) par exemple, le personnage principal enchaîne répliques sur répliques sur son corps et sa minceur est montrée comme facteur de sa popularité dans son lycée, mais aussi facteur inconditionnel de sa beauté. Dans Mean Girls, à l’inverse, le personnage de l’adolescente populaire incarné dans Régina George (Rachel McAdams) voit sa popularité baisser notamment en raison de sa prise de poids. 

Affiche de Clueless, 1995     Regina George (Rah dans Mean Girls, 2004)

Le cinéma : un outil puissant pour mettre en lumière la dure réalité des troubles alimentaires

Pour autant, comme dit précédemment, les films et les séries, depuis quelques années, tendent de plus en plus à casser cette image stéréotypée de la femme mince qui devrait renvoyer à une norme physique selon les codes de beauté de la société. Les personnes en surpoids sont ainsi de plus en plus représentées dans les films, mais ce sont davantage les hommes en surpoids qui y sont représentés. Les femmes en surpoids le sont aussi, mais parfois de manière stéréotypée (comme Rebel Wilson qui joue « Amy la Baleine » dans la trilogie des Pitch Perfect, ou encore Amy Schumer dans I Feel Pretty), où le personnage voit sa personnalité et son rôle apporté dans le film tourné seulement vers son poids. 

Rebel Wilson dans Pitch Perfect (2012)   
Affiche de I feel Pretty (2018)

Pour autant, on assiste de nos jours à un tournant relatif dans le cinéma concernant la représentation des troubles alimentaires à l’écran, de plus en plus montrés, parfois de manière très crue. Ce mécanisme est non seulement lié aux changements de la société envers les maladies mentales, et notamment envers les troubles alimentaires, mais permet aussi en parallèle une certaine prise de conscience par la vision de ces images. C’est par exemple le cas de la série Insatiable sortie en 2018, qui traite d’une lycéenne qui souffre d’un trouble de l’alimentation et met en scène dans la saison 1 une crise de boulimie vécue par l’héroïne principale. 

A l’inverse, les films traitant de l’anorexie se multiplient au cinéma depuis quelques années, notamment To the Bone, sorti en 2017, où l’on suit l’histoire d’Ellen (jouée par Lily Collins) qui souffre d’anorexie sévère tentant de s’en sortir par de nombreux moyens. My Skinny Sister, sorti en 2015, montre l’anorexie cette fois-ci à travers les yeux d’une tierce personne, la sœur de l’héroïne qui elle est anorexique, permettant d’enrichir notre perception de cette maladie. L’anorexie peut être aussi mise au second plan dans certains films, comme dans Black Swan de Darren Aronofsky (2010), qui montre la pression exercée sur le corps des femmes dans le milieu artistique de la danse classique. Enfin, si l’on prend un exemple français, on peut penser au film de Philippe Lioret Je vais bien, ne t’en fais pas, sorti en 2006, qui montre comment un traumatisme affectif et psychologique peut découler sur un trouble alimentaire affectant le personnage principal, Elise. 

Affiche de la série Insatiable (2018)
Lily Collins dans le film To the Bone (2017)

MAP

Bibliographie

·        Mathilde Blottière et Frédéric Strauss, « Y a-t-il des canons de beauté au ciné ? », Télérama, 18 janvier 2014

·        Sarah Cerange, « La beauté au cinéma : une arme comme une autre ? », Le Blog du Cinéma, 28 septembre 2018

·        Roxane Grolleau, « « To The Bone » crée la controverse autour de l’anorexie », Le Temps, 6 août 2017

·        S.  Benamon, « Quelle place pour les femmes dans le cinéma ? », L’Express, 21 octobre 2015

·        Sergio De Dios González, « 9 films sur les troubles de l’alimentation », Nos Pensées, 2 janvier 2022

·        M. Lebret, « La place des femmes dans les films s’améliore, mais très peu », Slate.fr, 19 février 2015

·        Clavier Lise, « Les femmes, leur image, le cinéma, Bruxelles » : CPCP, Analyse n°363, 2019, [en ligne :] http://www.cpcp.be/publications/femmes-cinema.

Visibiliser la transplantation : régime et restrictions alimentaires après une opération

On est rarement conscient du fait qu’après une transplantation, la personne greffée n’est pas guérie.

La vie d’une personne transplantée a été sauvée, mais elle est en même temps fortement changée, voire bouleversée. Parmi plein d’activités qu’on ne peut plus exercer librement pour protéger son nouvel organe et sa nouvelle vie, le régime alimentaire joue un rôle très important.

Premièrement, pour que le corps et le système immunitaire ne rejettent pas l’organe transplanté, il faut prendre des immunosuppresseurs. Par conséquent, la personne transplantée peut tomber malade très facilement.

De plus, les habitudes alimentaires doivent être d’une hygiène impeccable parce que le corps n’a pas la capacité de combattre des virus ou bactéries qui entrent en contact avec la nourriture. Ainsi, il ne faut pas boire d’eau du robinet, les fruits et légumes que l’on mange crus doivent être bio et il faut les nettoyer dans du vinaigre avant la consommation.

Il ne faut pas manger de produits animaliers crus et il faut s’assurer que tout ce qui est consommé soit bien cuit (pas de steak saignant, pas de mayonnaise, pas d’œufs au plat…). 

Pourtant, il est important de consommer beaucoup de protéines, idéalement de la viande. La cuisson de viande pouvant être compliquée au niveau de l’hygiène, il faut veiller à ce que les ustensils de cuisine soient propres et idéalement avoir un couteau et une planche à découper attribués à la préparation de viande, pour éviter la contamination croisée. 

Il faut faire attention de ne pas manger de viande ou de produits transformé·e·s parce qu’ils contiennent trop de sel. Particulièrement après une greffe de foie ou des reins, la consommation de sel doit être modérée car le travail de filtration des ,,mauvaises’’ substances n’est plus effectué que par les reins pendant les premières années après une transplantation. Le foie étant lié à la vésicule biliaire, on retire les deux organes lors d’une transplantation. Cependant, la vésicule biliaire n’est pas transplantée avec le foie, ce qui fait  que les greffé·e·s auront souvent du mal à digérer le gras.

Un autre critère de restriction alimentaire est le fait que certains produits peuvent neutraliser l’effet des médicaments, comme par exemple la plupart des agrumes. Ces substances doivent être évitées dans l’alimentation ainsi que dans les produits cosmétiques.

En combinaison avec la cortisone, le sucre peut devenir dangereux pour une personne greffée car cela peut développer une diabète de type II, normalement transmis génétiquement.

En somme, les restrictions alimentaires après une greffe sont complexes. Devoir y faire attention affecte la vie quotidienne. Aller au restaurant n’est plus vraiment possible car on perd le contrôle sur les ingrédients et leur hygiène lors de la préparation. Lors des rares occasions où l’on fait confiance à un restaurant, on embête le serveur pour être sûr·e de pouvoir manger le plat commandé. Tout fast-food est bien entendu hors de question.

Les invitations à dîner chez des ami·e·s sont plus compliquées car il faut les prévenir à l’avance à quoi il faut faire attention et malgré cela, toujours prévoir qu’il y ait un oubli.

En plus de ceci, les médicaments répriment l’appétit, ce qui fait que l’on perd beaucoup de poids. Enfin, faire attention à tellement de critères par rapport à son alimentation peut faire craindre de développer des troubles du comportement alimentaire.

Une transplantation ne s’arrête donc pas au moment où les médecins annoncent la bonne nouvelle que le corps accepte l’organe du donneur ou de la donneuse. Après une telle opération, il faut toujours faire attention à sa santé pour que le corps continue à fonctionner et qu’il ne se mette pas à rejeter l’organe. Ainsi, une greffe ne sauve pas seulement la vie, mais la bouleverse de plein de manières. De plus, le nouvel organe sauve la vie mais cela ne signifie pas la guérison.

MOJ

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Plats de subsistance

3. Plats de subsistance: potentiel danger dans nos assiettes ?

Entre changement climatique et manque de soutien politique : les défis de l’agriculture biologique

Quel que soit le pays européen où nous nous trouvons, le coût des produits biologiques est élevé, et encore plus avec l’inflation due à la situation mondiale actuelle. 

De nombreux gouvernements, associations, médecins et scientifiques s’accordent à dire que manger bio a de nombreux effets bénéfiques sur la santé psychophysique et sur la préservation de l’écosystème et de la biodiversité : cela diminue les risques de maladies, réduit fortement la pollution, et ne crée pas de problèmes respiratoires liés à l’utilisation de pesticides. 

Mais alors, pourquoi les produits biologiques sont-ils si chers ? Quelles sont les raisons qui empêchent le plus grand nombre de profiter de ces avantages ?

Un facteur central est le coût élevé de la production d’aliments biologiques. Contrairement à l’agriculture conventionnelle, la culture biologique nécessite des pratiques et des méthodes spéciales pour répondre aux normes écologiques. Renoncer aux pesticides chimiques et aux engrais signifie que les agriculteurs doivent trouver des méthodes alternatives pour contrôler les ravageurs et les mauvaises herbes, ce qui est souvent plus chronophage et nécessite plus de main-d’œuvre. En outre, les cultures qui n’utilisent que des produits naturels et reconnus par les organismes de certification biologique entraînent parfois des rendements plus faibles. 

Les coûts élevés de la certification sont un autre facteur déterminant. Pour obtenir le label bio, les agriculteurs doivent respecter des directives strictes et se soumettre à des contrôles réguliers, en plus de la période de conversion des pratiques conventionnelles à biologiques. Ce processus de transition dure généralement trois ans, au cours desquels les agriculteurs suivent les directives bio mais ne peuvent pas encore obtenir la certification pour leurs produits. Les coûts de ces certifications peuvent s’accumuler et augmenter la charge financière des agriculteurs.

Deux autres éléments étroitement liés à ce sujet sont le climat et la pollution. Cette dernière est devenue une réalité incontournable, remettant en question la pureté supposée des produits biologiques. Peut-on vraiment parler de bio lorsque l’air que respirent les plantes est chargé de substances nocives ? Il est vrai que l’air que nous respirons est pollué, mais l’ajout de produits chimiques rend les produits encore plus nocifs pour la santé, sans compter qu’ils sont aussi directement responsables de la pollution atmosphérique. 

Face à la nécessité croissante de garantir des rendements dans des conditions climatiques difficiles, l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) est souvent invoquée. Ces OGM sont conçus pour être plus résistants aux conditions environnementales hostiles, mais leur utilisation suscite des préoccupations quant à leur impact sur la biodiversité, menaçant l’équilibre délicat des écosystèmes. Il est donc de plus en plus important de se concentrer sur un type de culture naturel et ayant moins d’impact sur la nature. 

Un autre « ennemi » de l’agriculture biologique (plus récent cette fois) est l’inflation, qui touche de nombreux produits, et pas seulement alimentaires, dans toute l’Europe. Certes, les aliments issus de l’agriculture traditionnelle ont également connu une forte hausse des prix, mais le bio est devenu encore plus inaccessible pour une grande partie de la population. De plus, l’État français continue à financer de manière minime les entreprises qui décident de se lancer dans le bio.

Pour inverser cette tendance, il faudrait que le bio devienne la nouvelle norme. De nombreux consommateurs font confiance aux producteurs qui affirment ne pas utiliser de pesticides ou d’autres produits chimiques, mais sans pouvoir avoir de garantie car il n’y a pas de certification. Par ailleurs, ces producteurs choisissent peut-être cette voie précisément parce que la certification est coûteuse, demande du temps, de l’argent et des sacrifices, et qu’il n’y a pas de soutien financier de la part de l’État. 

Et si, au lieu de faire de l’agriculture biologique une niche, on la rendait courante, « normale », et que c’était ceux qui utilisent des pesticides qui devaient payer plus cher et l’indiquer sur l’étiquette ? 

L’agriculture biologique ne devrait pas seulement consister à ne pas utiliser d’herbicides et de produits chimiques, mais aussi à être sensible à l’environnement et aux personnes. Respecter les employés et les rémunérer équitablement, utiliser des énergies renouvelables, produire le moins de déchets possible et investir dans tout ce qui est réutilisable et non jetable. 

Le choix de l’agriculture biologique devrait être un droit pour chaque consommateur et un devoir pour chaque producteur. 

CAM et VNA

Sources:

Éducation alimentaire française : il y a du pain sur la planche !

Introduction : situation nationale et internationale de l’alimentation

L’alimentation est un élément essentiel de la vie quotidienne que l’on partage avec ses proches ou des connaissances, elle doit donc être une source de plaisir tout en respectant l’équilibre alimentaire et la biodiversité. A cela doit s’ajouter au moins 30 minutes d’activité physique par jour.

Cependant, l’environnement d’une personne conditionne ses choix alimentaires.

Les plus grands fléaux liés à l’alimentation en France sont les surcharges pondérales (l’obésité et le surpoids), les diabètes et la sédentarité.

Les organisations françaises et internationales agissent depuis des décennies pour remédier à ces problèmes de santé et rendre l’alimentation équilibrée plus accessible.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) promeut une « approche pangouvernementale santé dans toutes les politiques » dans son plan d’action mondial Horizon 2030. La Commission Européenne guide les États-membres sur les actions prioritaires de l’OMS.

A l’école française, de nombreux programmes sur l’éducation alimentaire existent ; nous allons les développer en partie, par degré scolaire.

Mesures communes

Tout d’abord, tous les cycles reçoivent depuis la rentrée 2022 des vidéos et sets de table sur le thème de l’« alimentation diversifiée et de qualité pour être en bonne santé ». Les sets de table contiennent des activités adaptées à faire en famille lors d’un repas, pour découvrir les types d’aliments (fruits, légumes, produits laitiers…).

L’éducation alimentaire est transversale, c’est-à-dire que tous les professeurs sont impliqués quelle que soit leur matière, et ils sont incités à organiser des projets en accord avec la direction.

Le Programme National Nutrition et Santé s’étend sur toute la scolarité ; il commence dès le cycle 2 (début de primaire) puis sur le cycle 4 (début de collège). Il porte sur la lutte contre les surcharges pondérales, la promotion de l’activité physique et des recommandations de nutrition et la prévention sur la publicité. Il a été créé en 2001 et renouvelé une quatrième fois depuis 2019. Des projets concrets sont menés par les professeurs, comme les ateliers cuisine ou petit-déjeuner (développé plus loin).

Il n’y a pas d’âge pour apprendre à bien manger !

Le rôle de l’école dans l’alimentation débute dès la maternelle, où « La semaine du goût » a été mise en place en 1990. Cela consiste à faire découvrir aux enfants les différents aliments et goûts en organisant des dégustations thématiques chaque jour ; par exemple, les aliments selon leur couleur (verts le lundi, jaunes le mardi etc.) ou leur espèce (fruits le lundi, légumes le mardi etc.).

Le Programme National pour l’Alimentation existe depuis 2010 dans les écoles primaires, dirigé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation avec celui de l’Éducation Nationale, ainsi que les collectivités territoriales. Le but est de clarifier et rendre plus accessibles les textes de loi relatifs à la nourriture préparée dans les restaurants scolaires ou apportée de l’extérieur, et de faciliter l’accès aux résultats de recherches scientifiques. Il ne débouche pas sur des actions auprès des élèves mais reste important pour le rôle de l’école dans l’éducation alimentaire.

Après la primaire, passe le secondaire !

Au collège et au lycée, le CESC (Comité d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté) créé en 2016 a pour but de sensibiliser les adolescents sur la citoyenneté, la santé, la sexualité et prévenir la violence et les conduites à risque (alcool, drogue etc.).

Le CESC est présidé par le proviseur avec le conseil d’administration, les représentants des enseignants, des familles, de la commune et des institutions (Défense), et les personnels socio-éducatifs. Il existe en divisions départementale (CDESC) et académique (CAESC). Le CESC inter-établissements est possible, surtout dans les zones rurales.

Comme évoqué plus haut, l’un des projets souvent menés en lien avec le PNNS est l’atelier petit-déjeuner, mis en place en 2014, pour pallier les élèves qui arrivent le matin sans avoir mangé : manque d’appétit, de temps ou financier, stress, absence des parents… Pourtant, ce repas est considéré comme le plus important car il fournit 20 à 25 % des apports énergétiques de la journée. L’atelier petit-déjeuner, mené par un ou deux professeurs (souvent de SVT et d’EPS), sert donc d’une part à souligner l’importance de ce repas et sa bonne composition, et d’autre part à réduire les inégalités alimentaires, autour de séances pratiques et ludiques sur une année scolaire (souvent au cycle 4).

Mettre les pieds dans le plat

Les trois grands sujets sur lesquels agit l’Éducation Nationale sont les surcharges pondérales ainsi que la conscience écologique et la restauration scolaire.

Comme évoqué au début de l’article, le surpoids et l’obésité sont en hausse depuis les années 2000 ; en effet, en 2012, 32,3 % de la population souffrait de surpoids dont 15 % d’obésité, contre 28,5 % de surpoids dont 8,5 % d’obésité en 1997. Chez les enfants de 6 à 17 ans, 17 % étaient en surpoids dont 4 % d’obésité en 2015.

Les inégalités alimentaires passent entre autres par le niveau de diplôme : 8% des personnes obèses sont des diplômés du supérieur, contre 25 % chez les non-diplômés. Les conséquences de ces surcharges pondérales sont nombreuses : hypertension, hausse du mauvais cholestérol, des diabètes, arthrites et cancers. L’éducation alimentaire est donc primordiale.

Les objectifs du gouvernement français sont d’abaisser les taux de surpoids et d’obésité tout en améliorant la santé française globale. Pour cela, plusieurs mesures sont mises en place depuis la génération X : interdiction des distributeurs automatiques de nourriture et sodas, activité physique…

Le deuxième thème important est la conscience écologique, soit la lutte contre le gaspillage (30 à 40% des aliments traités sont jetés chaque jour par cantine scolaire), les circuits des denrées (court/long), les modes de préparation (bio/industriel), la transition écologique (vrac plutôt que plastique par exemple) et le changement climatique (rapports du GIEC).

Comme ce sujet est encore récent, les quelques actions le sont aussi : l’EDD (Éducation au Développement Durable), introduite en 2016 dans le cadre Horizon 2030 de l’ONU, crée des affiches de sensibilisation sur la biodiversité ou la réduction des déchets, et des éco-délégués avec professeurs référents depuis la rentrée 2020.

La restauration scolaire est toujours en évolution, alors que sa fréquentation augmente depuis les années 2000 (69,3 % d’élèves en 2016 contre 59,9 % en 2000). Le lien entre cantines et meilleure santé est prouvé, selon diverses études. Depuis 2018, l’objectif est d’avoir au moins 50 % de produits durables et de qualité (dont 20 % labellisés Agriculture Biologique), un menu végétarien hebdomadaire et des sources de protéines variées ; les cantines doivent en effet s’adapter à la transition écologique et contribuer elles aussi à une meilleure nutrition en respectant la planète.

Et après l’école ?

Contrairement aux apparences, l’université offre aussi un complément d’information sur l’alimentation, mais un parcours spécifique est concerné : depuis 2010, tous les futurs métiers de l’éducation (master MEEF) ou de la santé ont droit à des conférences et séminaires sur l’alimentation, donnés par le réseau national d’enseignants-chercheurs (UNIRéS). Il est aussi possible d’y assister librement.

Enfin, pour tous, les médias du XXIe siècle permettent la diffusion massive d’informations sur le sujet ; par exemple, on connaît depuis notre plus jeune âge le site du gouvernement mangerbouger.fr grâce aux nombreux spots télévisés. Ce site rappelle de façon visuelle agréable et synthétique les types d’aliments à manger plus ou moins souvent ou à éviter. Les affiches avec ces recommandations sont dans les restaurants scolaires depuis presque une dizaine d’années. Le site explique aussi les effets néfastes de la sédentarité et propose des recettes en ligne de saison.

En résumé, les valeurs de l’Éducation Nationale autour de l’alimentation sont : l’éducation nutritionnelle, sensorielle, écologique, patrimoniale et culturelle.

JOG

La production du bio en Afrique vs en Europe

Lorsqu’on parle de bio en Europe, on se penche beaucoup plus sur l’aspect du label « bio » et donc des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique. En Afrique, le bio est perçu d’une toute autre manière. On parle généralement de bio, lorsqu’il s’agit des produits alimentaires  et vivres frais qui n’ont subi aucune transformation chimique ou aucune modification. Le bio en Afrique renvoie aux produits frais récoltés sur des terres neutres sans produits chimiques. Dans cet article nous ferons une comparaison de la perception du bio en Europe et en Afrique.

Le label « bio » européen et la production des aliments bio :

-On parle de bio en Europe lorsque le produit :

·Est en pleine conformité avec les conditions et réglementations de l’UE sur l’Agriculture

·Biologique (voire règlement 834/2007)

·Porte le nom du producteur, de préparateur, ou du distributeur ainsi que le numéro

·D’agrément de l’organisme de certification

-Lorsqu’il est transformé, que le produit :

·Est sans OGM (Organisme Génétiquement Modifié) ou presque :

·la présence « fortuite » ou « techniquement inévitable »

·d’intimes traces d’OGM est tolérée dans la limite de 0,9%

·contient 95% ou plus de composants issus de l’Agriculture
Biologique 

La perception du bio en Afrique : Des produits bio par nature :

En Afrique, les produits vivriers sont souvent biologiques par nature. Ces produits sont souvent élevés ou cultivés naturellement, sans pesticides ni engrais ou antibiotiques. En plus, ils correspondent au goût des consommateurs.  

Par exemple les tomates produites à l’Ouest du Cameroun sont totalement biologiques. L’Ouest du Cameroun regorge d’une terre fertile qui ne nécessite qui pas obligatoirement l’usage d’engrais ou de produits chimiques.

En Afrique, on n’a pas besoin de logo ni d’administration pour

certifier les produits bio. Ils sont bio par nature et tout le monde y adhère.

Au vu de cette analyse qui met en avant les différences entre la production des produits alimentaires  biologiques en Afrique et en Europe, nous nous demandons qui des Européens ou des Africains s’alimentent le mieux, mais aussi si les critères de certification ne devraient pas être revus.

L’alimentation reste après tout l’un des moyens cruciaux pour avoir une bonne

santé, vivre longtemps et accroître la productivité des individus.

Et comme dit cet adage : « Un esprit sain, dans un corps sain ». Comme quoi pour se sentir bien dans sa peau, il faut prendre soin de son sommeil, de son activité physique et surtout

de son alimentation. Tout ceci passe par la qualité des produits que nous consommons au quotidien.

JMD

Sources :

https://developpementpersonnel.org/developpement-personnel/un-esprit-sain-dans-un-corps-sain-la-verite-sur-cette-citation/

https://www.touteleurope.eu/agriculture-et-peche/alimentation-a-quoi-sert-le-label-bio-europeen/amp/

https://www.afrique-agriculture.org/articles/edito/afrique-des-produits-bio-par-nature

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Mise en bouche

  1. Mise en bouche : le poème qui réveille les papilles et les esprits

La désillusion de l’étudiant

Dans l’université, l’étudiant pressé
Au CROUS à quelques euros son repas serré.
Mais ce plat bon marché, c’est une illusion dorée
Car pour d’autres l’accès reste trop restreint, frustré.

Dans sa famille, la viande est reine, sacrée,
Mais lui prône une alimentation sensée.
Entre les repas familiaux et les dogmes intériorisés
Il se sent à part dans ce monde, écartelé.

L’hypocrisie du bio, une vérité dévoilée.
On nous dit que c’est pur mais le doute est semé.
Le porte-monnaie tremble, le budget est épuisé : 
Manger sainement est une quête trop coûteuse et décomplexée. 

Pourtant l’étudiant lambda n’est jamais résigné.
A défaut de manger, il est au moins éduqué.
Dans cette quête de l’éthique à préserver, 
Son esprit s’éveille mais son chemin est perturbé.

Anonyme

« Crever de faim dans le pays de la bouffe » Coluche

« Chères lectrices, chers lecteurs,

         Oui ! Vous avez bien entendu… on crève de faim dans le pays de la bouffe. Cette jeune personne qui a voulu préserver son anonymat a écrit un poème sur la situation des étudiants en France en ce qui concerne l’alimentation. Il a bien raison mais je souhaiterais élargir à l’ensemble de la population ! La majorité des Français crève de faim. Entre la crise de COVID-19, la guerre en Ukraine, le Français se trouve désavantagé. Une inflation sans précédent : la Banque de France, dans ses projections annuelles publiées en septembre dernier, estime que « l’inflation totale s’établirait en 2023 à 5,8% et l’inflation hors énergie et alimentation à 4,2% ». Prenons un exemple plus précis : la pomme de terre. Tout le monde aime la pomme de terre, non ? Et beaucoup s’en servent ? C’est un aliment de base. Selon l’INSEE, le prix du kg de pomme de terre a atteint 2,19€, soit une augmentation de 17,2% en un an. En juillet 2019, le kilo était à 1,84€ ; plus choquant encore, en février 1998, il était à 90 centimes ! Quand nous-réveillerons nous ?

Chères lectrices, chers lecteurs, 


        J’ai peu espoir. Non content de constater l’émergence d’aides (associatives ou étatiques) destinées aux personnes les plus précaires, nous ne pouvons omettre que des gens vivent dans la rue. Les jours se font plus froids et plus longs. Coluche créa le 26 septembre 1985 les Restos du Cœur, qui eurent un succès fulgurant, pour pouvoir aider ces personnes… et pourtant la situation de cette organisation non gouvernementale à but non lucratif en est pour le moins déplorable. Le 03 septembre 2023, on fit face à un appel déchirant des Restos du Cœur ; le jour suivant c’est la Croix-Rouge française qui lança un appel à l’aide craignant de terminer l’année avec un déficit compris entre 45 et 50 millions d’euros. Ils reçurent de l’aide, certes, et elles méritent d’être nommées (LVMH et ses 10 millions d’euros ; le Crédit Mutuel et ses 7,5 millions d’euros, Total Energies, la Fédération Française de Football, le groupe Altice et Carrefour)
        Mais où est l’Etat ? Est-ce que ce sont les aides régionales pour aider à payer une partie des factures d’électricité qui vont vraiment aider les Français à remplir leur caddie ? Je fais référence au Coup de Pouce Energie, lancée par Madame la Présidente de la Région d’île De France et ex-candidate à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse. Est-ce que le refus de mettre un repas à 1€ pour tous les étudiants de France mettrait-il un si gros coup dans le budget de l’Etat ? Est-ce que c’est trop demander de vouloir promouvoir le dernier terme de notre devise nationale, si longtemps et souvent oublié : Liberté, Égalité, Fraternité ! » ? 


Mes chers amis, 

Mon rôle n’est pas de vous fendre le cœur. Je ne veux pas susciter votre compassion mais rappelez-vous de cette citation de l’Abbé Pierre : « L’enfer, c’est soi-même coupé des autres. ». Je ne suis pas pessimiste, juste réaliste. Le monde va mal et nous sommes là, les yeux et la bouche béants, à l’observer. »

ELA

 “La solidarité étudiante par et pour les étudiants” , les COP1 a l’assaut de la précarité étudiante 

Cher contradicteur, permettez moi de questionner vos propos si alarmants et pessimistes. Nous allons mal, la population est submergée par des défis toujours plus grands et une situation de plus en plus intenable. Vous nous avez dressé le portrait d’une société affaiblie et mal en point, et je ne peux  qu’adhérer à vos propos. « Il faut manger 5 fruits et légumes par jour, avoir des repas équilibrés et surtout ne pas oublier les protéines et la calcium pour être en bonne santé » sont autant de recommandations émises par nos familles et surtout par la société et ils sont des messages publicitaires que nous entendons depuis notre enfance. Ils ont été développé par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) et agissent comme recommandations d’un mode de vie sain.  Mais comment y parvenir lorsqu’on a pas assez pour tenir le mois ? Lorsqu’on se retrouve face à un choix cornélien et dramatique entre avoir trois repas par jour et pouvoir payer son logement ? 

Le poème de ce cher anonyme atteste de la souffrance vécue par la plupart des étudiants aujourd’hui, où ils essayent de survivre avant de vivre. Toutefois je me dois de vous inciter à ne pas abandonner aussi vite, une sortie du tunnel est toujours visible si l’on continue à se battre. Je vous en conjure ne baissez pas les bras si vite, ne perdez pas espoir ! Nous pouvons rebondir face à ces difficultés pour se nourrir et vivre décemment. Il reste une lueur d’espoir, une lueur portée par ceux tant oubliés que sont les étudiants et les étudiantes. Vous allez me dire qu’il existe déjà des aides afin de subvenir à la précarité étudiante qui viennent de l’État, mais sont-elles suffisantes face à l’ampleur de la situation ? Notre État est au bord de l’agonie, face à toutes les difficultés qu’il a à surmonter. Même s’il ne baisse pas les bras, il ne peut être le seul à lutter contre la précarité étudiante. 

C’est pour cela que les étudiants prennent le relai, une véritable solidarité étudiante a vu le jour à la suite de la crise sanitaire. La crise du Covid19 et le confinement qui en a découlé, ont été un véritable point de rupture. Ces évènements ont  profondément affecté les étudiants au niveau de la santé dû à l’isolement auquel ils ont dû faire face. Tout le monde n’a pas eu la chance de pouvoir vivre le confinement entouré de sa famille ou de ses proches, de nombreux étudiants l’ont vécu seul dans un logement soit trop petit soit insalubre. D’après plusieurs enquêtes menées par l’Insee, en 2019 les jeunes étaient 10,1 % a avoir déclaré des symptômes d’un état dépressif et ce chiffre a presque doublé en mars 2021 pour arriver à 22 %. Face à cette situation dramatique sans précédent, mon cher contradictoire, la jeunesse a une solution à vous proposer. Tout n’est donc pas perdu et sans espoir !

Je ne vous laisserais pas rendre nos lecteurs et lectrices si malheureux avec vos propos qui ont perdu toute vie et qui sont dépourvus d’espérance. Je vais maintenant vous présenter une association, qui je l’espère vous fera sortir de votre boucle de défaitisme. Cop1 est une association étudiante qui fut créée durant le confinement par un groupe d’amis souhaitant redonner le sourire à leurs camarades. Ce qui était une simple discussion entre amis c’est transformé en une véritable association d’aide aux étudiants. Cop1, c’est plusieurs distributions alimentaires par semaine, des collectes et des sorties culturelles. L’aide est offerte à tous les étudiants quelque soit leurs université ou revenus. Chez Cop1, on accueille tout le monde et la lutte contre la précarité vient de nos paires. Pour chiffrer cette aide, c’est plus de 110 000 paniers qui sont distribués par an sur tous le territoire. L’aide alimentaire s’accompagne d’une aide pour l’accès aux droits, à la santé ou au sport. La lutte se fait contre la précarité étudiante dans son ensemble. 

Voici le mot de la fin cher opposant, la situation actuelle et dure mais la lutte est assurée par des étudiants et étudiantes pleins d’entrain et de volonté pour un avenir meilleur.

ETR

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Pour accompagner votre repas

  • Vin blanc :

Qu’est-ce que le bio ?

Le bio : une appellation qui fait aujourd’hui partie de notre quotidien. En effet, depuis maintenant de nombreuses années, les produits bio sont de plus en plus répandus. Ces produits sont au cœur de nouveaux modes de consommation qui se veulent plus respectueux de l’environnement tout en mettant en avant des vertus pour la santé et le bien-être des consommateurs et jouissent donc d’une image particulièrement positive. Mais que se cache-t-il en réalité derrière cette appellation ?

Les motivations derrière le développement de la filière biologique de l’industrie agroalimentaire ne manquent pas. La première est avant tout de respecter l’environnement et de préserver les ressources naturelles. L’agriculture biologique fait donc partie intégrante des réponses aux enjeux environnementaux actuels. Les autres objectifs du bio consistent à développer la biodiversité et à participer au respect du bien-être animal.

Des réglementations bio logiques

L’appellation “bio” concerne les produits issus de l’industrie agroalimentaire répondant à certains critères censés attester du caractère biologique de leur mode de production. 

Dans l’agriculture, il s’agit de proscrire le recours aux pesticides et engrais chimiques de synthèse. D’autres pratiques culturales sont alors favorisées pour préserver une production de qualité. Les cultures sont mises en rotation, les pesticides sont remplacés par des alternatives biologiques pour lutter contre les organismes nuisibles, le désherbage est réalisé de façon thermique ou mécanique et les matières organiques naturelles sont recyclées autant que possible. Enfin, les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) et leurs produits sont exclus du bio.

En ce qui concerne l’élevage, les réglementations sur les appellations bio définissent des conditions d’élevage strictes. Les animaux sont nourris avec une alimentation provenant elle-même de l’agriculture biologique. La taille des bâtiments et la densité des animaux sont limitées. Les animaux ont accès à un parcours extérieur et disposent d’un espace bien aéré, de lumière et d’une surface minimale. Les traitements ayant recours à des médicaments doivent rester limités. Enfin, toute souffrance doit être réduite au minimum, que ce soit tout au long de la vie de l’animal ou lors de l’abattage.

L’appellation bio ne n’est pas exclusive aux produits directement issus de l’agriculture et de l’élevage mais également aux produits transformés à partir de ces ressources. Pour que ces produits transformés soient considérés comme bio, ils ne doivent pas contenir de colorants et arômes chimiques de synthèse ni d’exhausteurs de goût. Le nombre d’additifs autorisés est très limité et il est interdit de recourir à des enrichissements en vitamines, minéraux ou antioxydants.

Tout ne peut pas être bio

Comme mentionné précédemment les produits pouvant être bio proviennent de l’agroalimentaire. On y retrouve des produits agricoles végétaux tels que les légumes ou les fruits et des animaux d’élevages et produits d’animaux non transformés comme le lait et les œufs. De façon un peu plus large, les produits agricoles transformés destinés à l’alimentation (pain, plats cuisinés, …) peuvent également être concernés par la mention bio tout comme les aliments destinés aux animaux.

En revanche, d’autres produits transformés comme les textiles ou les cosmétiques, n’étant pas destinés à l’alimentation, ne peuvent pas être certifiés biologiques bien que leurs composants puissent être indiqués comme bio sur l’étiquette du produit final.

Comment reconnaître les produits bio ?

En Europe, et en France, des réglementations existent depuis les années 1980 pour la certification des produits issus de l’agriculture biologique. Celles-ci servent à protéger les consommateurs en leur assurant que la mention biologique soit utilisée uniquement dans le cadre fixé par les lois sur l’agriculture biologique. On peut citer par exemple une directive européenne de 1991 ayant poussé Danone à changer le nom de son produit phare de l’époque, les Yaourts au bifidus jusqu’alors appelés “Bio”, pour “Activia”, afin de ne pas induire le consommateur en erreur car le produit en question ne satisfaisait pas le label Agriculture Biologique (AB) français. Outre ce label français, l’Union Européenne a également créé un label biologique représenté par le logo Eurofeuille. Ce label est obligatoire pour les produits bio circulant dans l’Union Européenne et garantie 100% d’ingrédients issus de mode de production biologique ou 95% pour les produits transformés.


Le logo AB français peut également être apposé sur les produits vendus en France mais n’est toutefois pas obligatoire.

ANL et FIE

  • Vin rouge :

L’Histoire de l’alimentation

Thucydide, un historien grec du Vè siècle avant notre ère, écrit que l’Histoire est un «  perpétuel recommencement ». En effet, l’Histoire est une discipline en constante évolution. Je  me pencherai sur une récente sous-discipline : l’Histoire de l’alimentation.  

L’Histoire de l’alimentation : qu’est-ce que c’est ?  

Marc Bloch, un des deux fondateurs du mouvement des Annales et de la Revue  historique avec Lucien Febvre, écrit en 1949 : « Au total l’histoire de l’alimentation est  comme un appareil enregistreur où s’inscrivent avec des retards dus aux résistances  psychologiques, toutes les vicissitudes de l’économie ». En somme, elle s’inscrit dans  l’histoire des mentalités, l’histoire des sensibilités, du corps. Elle se distingue de l’histoire  politico-militaire et des grands hommes. Elle permet une autre analyse, une analyse par le  bas. Elle permet de mieux expliquer des grands évènements par le prisme de l’alimentation.  

L’Histoire de l’alimentation : une discipline récente.  

L’alimentation n’a pas toujours été un domaine de recherche à part entière en histoire.  Marc Bloch et Lucien Febvre, déjà mentionnés, lui donnent une impulsion mais elle ne  devient pas tout de suite importante. En France, c’est dans les années 1970-1980 et la  création de la « Nouvelle Histoire » par Pierre Nora et Jacques Le Goff que l’histoire du  corps et l’histoire de l’alimentation prennent une toute nouvelle importance. Si vous êtes  intéressés par l’histoire du corps, je vous recommande vivement Le Miasme et la Jonquille,  écrit par Alain Corbin et publié en 1982.  

Aujourd’hui, l’histoire de l’alimentation est reconnue mais encore trop peu présente  dans les universités françaises. L’alimentation est la grande absente des programmes scolaires  alors qu’elle est un sujet central des préoccupations actuelles. Jean-Pierre Willot et Gilles  Fumey écrivent dans leur Histoire de l’alimentation aux éditions « Que-Sais-Je », que je vous  recommande également : « L’humanité est engagée actuellement dans de multiples mutations  radicales dont l’une a des répercussions directes sur son alimentation. Les systèmes  alimentaires mis en place pendant l’ère extractiviste sont amenés à évoluer rapidement. Les  ressources de la Terre ne sont pas inépuisables et les humains ne sont pas sûrs d’avoir accès  à des nourritures saines pour eux et bonnes pour l’environnement. ».  

L’Histoire de l’alimentation : une matière transdisciplinaire ou le linguistic turn  

Le linguistic turn est associé à la crise de l’histoire intellectuelle américaine dans les  années 1970-1980. Il marque la naissances des dites Studies : environmental studies; gender  studies; black studies; food studies. Cette crise constitue une remise en cause des paradigmes 

quant à la manière d’enseigner et d’étudier les sciences sociales. On s’intéresse d’avantage à  des concepts-objets. Il s’agit d’associer toutes les sciences humaines pour pouvoir établir des  lois générales. En France, nous avons été touchés par ce linguistic turn dans l’éventail de  nouvelles disciplines à la faculté (Féminin / Masculin dans les sociétés du haut Moyen Âge à  Paris 1 Panthéon Sorbonne en L3 par exemple) ; néanmoins, on essaie de s’en écarter car le  linguistic turn veut que tout soit remis en question ; or, il peut être difficile de disserter  lorsque l’on fait un travail universitaire (type mémoire ou thèse) et que l’on doit tout  considérer comme faux.  

Un exemple précis : Le pain de guerre allemand, une histoire culturelle de la  Heimatfront par Mme Nina Régis  

Après avoir établi les aspects théoriques de l’Histoire de l’alimentation, je vous  propose un exemple. Mme Nina Régis, docteure en histoire contemporaine et ATER à  l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, a soutenu une thèse en fin novembre 2022 sur le pain  de guerre allemand lors de la Grande Guerre. Après une entrevue avec madame Régis, je vais  dès à présent vous résumer les principaux enjeux de sa thèse.  

L’Allemagne en guerre ne peut plus bénéficier de l’importation de matières premières,  comme le blé, des pays ennemis. Il faut alors créer son propre pain. Il s’agit du K-Brot (Kartoffelbrot), un pain à base de pomme de terre. Il s’agit alors d’étudier en quoi ce pain a  eu un effet sur la poursuite de la guerre et comment il est parvenu à galvaniser les troupes. Il  s’agit également d’étudier la politique du pain opérée par le Reich allemand, la propagande et  la censure. Madame Régis étudie aussi comment ce pain est critiqué par ses ennemis,  notamment français. On retrouve dans des cartes postales françaises de l’époque un chien qui  fait ses besoins dans le bol que tient un soldat français. A côté, on peut lire lire : “La  fabrication du pain KK”, une allusion scatologique. Ce pain, qui avait galvanisé les troupes  entre 1914 et 1916, suscite depuis 1916 un dégoût. Après 1918, on peut constater une baisse  de consommation du K-Brot, alors associé à la guerre et aux morts.  

Néanmoins, la politique du pain n’en termine pas pour autant. Adolf Hitler, pendant le  IIIe Reich, fera la propagande du pain de seigle qui rendrait les Allemands, destinés à une très  proche guerre, puissants. Il crée d’ailleurs en 1939 le Reichsvollkornbrotausschuss, une  commission prévue dans le but d’augmenter la consommation du pain de seigle de 30 à 50%.  

ELA  

Sources :  

Bonnain-Moerdijk Rolande. L’alimentation paysanne en France entre 1850 et 1936. In:  Études rurales, n°58, 1975. pp. 29-49; doi : https://doi.org/10.3406/rural.1975.2019 https:// www.persee.fr/doc/rural_0014-2182_1975_num_58_1_2019

CAIRE-JABINET Marie-Paule, « Chapitre 5. « Tournant » des années 1980 et  recompositions historiographiques », dans : , Introduction à l’historiographie. sous la  direction de CAIRE-JABINET Marie-Paule. Paris, Armand Colin, « Cursus », 2020, p.  133-173. URL : https://www.cairn.info/introduction-a-l-historiographie–9782200626907- page-133.htm  

Williot Jean-Pierre, Fumey Gilles, Histoire de l’alimentation. Presses Universitaires de  France, « Que sais-je ? », 2021, ISBN : 9782715406834. URL : https://www.cairn.info/ histoire-de-l-alimentation–9782715406834.htm

  • Pain :

Bio : forcément bien ?

Le bio est très fortement loué et il est est vu comme un exemple social pour une consommation  saine et responsable. Il est néanmoins interessant de se pencher sur certains aspects du Bio qui  sont masqués derrière ce phénomène sociétal. Afin de nuancer et d’éclairer un petit plus le Bio, il  est essentiel d’examiner plusieurs aspects, tels que la productivité, la certification, le coût et les  avantages nutritionnels apportés. Nous nous appuierons sur ces 4 points clés. 

Productivité : Le but de l’agriculture est de produire des aliments et des ressources utiles à la  société dans laquelle elle se trouve, dans un grand périmètre au niveau mondial. L’objectif  essentiel du développement agricole est justement d’assurer un accroissement soutenu de la  production alimentaire en lien avec l’augmentation notable de la population mondiale, soit  améliorer la sécurité alimentaire. Bien que le Bio soit souvent salué pour ses bénéfices  environnementaux et son impact positif sur la santé, il a ceci dit une productivité relative et est en  somme moins efficace. Il nécessite de plus grandes surfaces exploitables afin d’obtenir les  rendus équivalents à l’agriculture dite conventionnelle. En effet, les rendements des cultures  biologiques sont souvent inférieurs à ceux des méthodes conventionnelles.  

La question de la productivité occupe une importance particulière à l’échelle mondiale, où  la demande alimentaire croît constamment et où l’on cherche des solutions durables pour nourrir  une population toujours plus nombreuse. 

Certification : Par la suite la/les certification.s biologique.s soulèvent des inquiétudes sur la cohérence et la rigueur des normes appliquées à l’échelle mondiale. La crédibilité et l’universalité  du label bio en tant que production durable est questionnée. On peut d’abord soulever la  disparité des normes entre l’Union Européenne et les Etats-Unis. Dans ce dernier, les cultures  génétiquement modifiées peuvent être tolérées jusqu’à un certain seuil afin de décrocher le label  Bio ; alors qu’en Europe, l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) est strictement  réglementée. De plus, des variations au sein même d’une région peuvent exister. Certains pays  peuvent autoriser l’utilisation de substances controversées, compromettant ainsi l’homogénéité  des pratiques certifiées Bio.  

Les critères de densité animale varient aussi d’un pays à l’autre, influençant directement les  conditions de vie des animaux certifiés bio.  

En plus de troubler les consommateurs, ces diversités normatives créent un dilemme pour les  producteurs biologiques souhaitant exporter leurs produits, car ils doivent s’adapter à des normes  différentes selon leur marché cible. 

Coût : Les prix plus élevés des produits bio sont souvent perçus comme un obstacle majeur à l’adoption généralisée de ces produits. Cette réalité soulève des préoccupations quant à la  démocratisation de l’accès à une alimentation biologique, renforçant la perception selon laquelle  le bio est souvent perçu comme un choix réservé aux consommateurs aisés. Cela tend à  perpétuer une disparité économique dans le choix des produits alimentaires, en renforçant l’idée  que la durabilité a un coût qui n’est pas accessible à tous. De plus, l’émergence de marques de  produits biologiques haut de gamme positionne le Bio comme un produit de luxe. Cela accentue  cette perception négative du Bio. Ainsi l’idée que le coût élevé des produits biologiques n’est pas  seulement lié aux pratiques agricoles dites durables, mais aussi à une esthétique de  consommation haut de gamme se propage de plus en plus… étranglant la démocratisation de  l’accès à une alimentation dite respectueuse de l’environnement. 

Avantages nutritionnels : La question des avantages nutritionnels des aliments biologiques est également complexe. Une méta-analyse publiée dans le British Journal of Nutrition a examiné  plusieurs études comparant les teneurs en nutriments des produits Bio et conventionnels. Cette  analyse a révélé une variabilité significative des résultats, avec des différences non systématiques  dans la teneur en vitamines, minéraux et antioxydants. Certains nutriments semblent légèrement  plus élevés dans les produits Bio, tandis que d’autres ne montrent pas de distinctions notables.  

De plus, une étude publiée dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry a examiné  la teneur en antioxydants de divers fruits et légumes Bio et conventionnels. Les chercheurs ont  constaté que, bien que certains produits bio présentent des niveaux d’antioxydants plus élevés,  cette tendance n’est pas uniforme et dépend fortement de la variété spécifique du produit. 

Ainsi, comme on l’a dit auparavant, les variations régionales dans les pratiques agricoles  biologiques peuvent entraîner des différences significatives dans les résultats nutritionnels. Les  études qui ne prennent pas suffisamment en compte ces variations peuvent fournir une image  déformée des avantages nutritionnels des aliments Bio. Et la diversité des résultats souligne la  difficulté de tirer des conclusions définitives et effectives. 

En conclusion, des nuances émergent à chaque étape du processus de démocratisation du Bio,  soulignant la nécessité d’une approche équilibrée pour comprendre les défis et les opportunités  liés à l’adoption généralisée de l’agriculture biologique. Il s’agit donc d’avoir une une réflexion  continue sur la manière d’harmoniser les avantages potentiels du Bio avec les réalités pratiques  de la production alimentaire à l’échelle mondiale. 

ISV

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Mignardises

7. Mignardises : laissez vous tenter par ces notes exquises !

Recettes du bouchon

Le 17 novembre 2023, l’équipe du dossier n° 18 a organisé le passage du bouchon traditionnel avec l’équipe de l’année dernière, la n° 17. Nous avons pu y déguster entre autres de délicieux gâteaux et autres sucreries. Afin de ne pas oublier ce beau moment, nous avons décidé de vous partager quelques recettes pour que vous puissiez les reproduire chez vous.


Carrot cake façon Starbucks

Portions : pour 5-6 personnes

Ingrédients :

Gâteau :

-3 œufs 
-175 g de sucre de canne 
-150 g d’huile de tournesol 
-200 g de farine
-2 cuillères à café de levure chimique
-250 g de carottes râpées 
-½ cuillère à café de cannelle en poudre
-½ cuillère à café de gingembre moulu
-1 pincée de sel ou sel fin

Glaçage :
-250 g de fromage à la crème ou cream cheese (Philadelphia ou Saint-Moret)
-50 g de sucre glace
-50 g de beurre mou

Tout d’abord, cassez les œufs dans un grand bol puis ajoutez le sucre de canne et fouettez. Ajoutez l’huile et fouettez de nouveau. Incorporez la farine et la levure. Ajoutez les épices (cannelle et gingembre), le sel et mélangez. Ajoutez les carottes râpées et remuez. Pour finir, versez la préparation dans un moule à cake huilé, lissez la surface et enfournez dans un four préchauffé à 165°C pendant environ 40 minutes. Une lame d’un couteau insérée au centre du cake doit ressortir sèche. Attendez 5 minutes puis démoulez sur une grille. Laissez refroidir.

Ensuite, préparez le glaçage

Mélangez le beurre mou et le cream cheese. Ajoutez le sucre et mélangez.
Quand le cake est bien refroidi, étalez le glaçage avec une petite spatule.

Linzertorte – une tarte autrichienne à la framboise : 

Portions : pour 5 personnes

Ingrédients :

-250 g de farine 
-100 g de sucre
-125 g d’arachides en poudre
-1 cuillère à soupe de cacao
-1 sachet de sucre vanillé
-½ sachet de levure chimique
-1 oeuf
-70 g de beurre
-De la confiture de framboise

Mélangez la farine, le sucre, le mélange d’arachides, le cacao, le sucre vanillé et la levure. Ajoutez ensuite l’œuf et le beurre préalablement fondu.
Travaillez la pâte et formez une boule. Laissez reposer une nuit à température ambiante.
Dans un moule à tarte, disposez la pâte et étalez la confiture sur 1 ou 2 centimètres d’épaisseur. Découpez des lanières de pâte et disposez-les en croisillons sur la confiture. Faîtes cuire au four préchauffé à 220°C pendant 30 min.

Muffins végans au chocolat :

Portions : une dizaine de muffins

Ingrédients :
-250 g de courgettes
-150 g de farine
-50 g de cacao sans sucre
-1 cuillère à café de levure
-100 g de sucre
-80 g de lait végétal
-80 g d’huile de colza
-80 g de compote de pommes
-60 g de pépites de chocolat

Faire préchauffer le four à 180°C. Râpez la courgette finement puis mélangez dans un grand bol tous les ingrédients listés ci-dessus. Mettez ensuite la préparation dans des ramequins à muffins pour les enfourner 20 à 25 minutes.

Nous espérons que ces petites recettes faciles vous permettront de reproduire chez vous quelques douceurs du bouchon !

TMG et HAD

Ecritures créatives

Emilie

Als ich in der zehnten Klasse für drei Monate in Deutschland gewesen bin, habe ich alles in Frage gestellt. Nichts hat Sinn gemacht, ich sollte nicht hier sein. Nichts war für mich normal, alles fehlte mir. In Frankreich war es so, dass ich auf die einfachen Dinge um mich herum nicht aufgepasst habe. Die Straßen, die Geschäfte, die Menschen. Ich behalte diese Distanz bei: « Oh, Frankreich, da gibt’s was Besseres ». Und als ich nach Deutschland gekommen bin, gab es nichts Besseres als Frankreich. Natürlich hat sich das weiterentwickelt. Nach und nach habe ich meinen Platz gefunden, meine Gewohnheiten und meine Lieblingsplätze. Aber ich habe bemerkt, dass ich mehr auf die Welt um mich herum achten sollte. Ich musste alles, was ich gesehen habe, in mich aufnehmen. Sehr schnell gewöhnte ich mich an mein Leben dort. Die Fahrt mit dem Fahrrad zur Schule, das Eis, das der Lehrer gekauft hat, die täglichen Ausflüge zum See und sogar die einfachen Spaziergänge im Park. Und ich habe mich darin verloren. Ich habe nicht mehr an

Frankreich gedacht, an die Menschen dort, an meine Freunde. Ich hatte keinen Kontakt, zu niemandem. Ich hatte das Gefühl, dass ich sie nicht brauchte.

Als ich nach Hause gegangen bin, musste alles von vorne beginnen. Ich kannte die Leute nicht mehr und wusste nicht, wie ich mich verhalten sollte. Ich hatte nicht mehr meine Gewohnheiten und ich hatte das Gefühl, dass meine Eltern nicht verstanden, was ich gerade erlebt hatte. So toll es auch war, in Frankreich zu sein, es machte keinen Sinn mehr. Bei jeder Reise zwischen den beiden Ländern tauchte dieses Gefühl wieder auf. Nie verließ mich das Gefühl, ein Zuhause zu verlassen, und nie das Gefühl, im Unbekannten zu sein.

Ich habe nicht das Gefühl, dass ich irgendwo wirklich hingehöre. Zumindest nicht im Moment. Mein Zimmer ist nicht wirklich meins, aber sobald ich es verlasse, erscheint mir nichts mehr attraktiv. Das Leben in Deutschland scheint nicht zu mir zu passen, aber sobald ich keinen Zugang mehr dazu habe, kann ich nur noch daran denken, es wiederzufinden. Letztendlich ist der einzige Ort, an dem ich mich wie am richtigen Ort fühle, der Zug. Dieser Moment, in dem ich mich weder in einem Land noch in einem anderen befinde und in dem es keine Rolle spielt.

Hannah

Im Moment ist Frankreich meine Wahlheimat und zum Teil fühle ich mich dort wohler als in Deutschland, meiner eigentlichen Heimat. Sich Zeit nehmen, zu essen, das wirklich zu zelebrieren, zu sitzen, zu reden, zu essen immer mindestens zwei Gänge, das fehlt mir in Deutschland.

Menschen, die sich zum ersten Mal sehen und gleich zwei Küsschen geben, an jeder Wange einmal knapp vorbei, für mein deutsches Ich, bizarr. Eine nicht wirklich ambitionierte Mülltrennung und nur zwei vegetarische Menschen in meinem Studiengang tun mir in der Seele weh. Aber das sind eben Unterschiede, nicht ? Obwohl Frankreich meine Wahlheimat ist, fehlt mir manches Deutsche.

Luna

Essay : Was ist Ihr “Blick von außen » ?
Mein sicherer Ort ist Deutschland. Es ist mein Land des Trostes mit glücklichen
Erinnerungen und Sicherheitsgefühl. Die Entscheidung, dieses Studium zu machen, spiegelt all diese Gefühle wieder : das Gefühl, einen Platz gefunden zu haben, meinen Platz. Es gab immer ein bisschen Unschärfe um mich herum : sowohl aus Marseille, der multikulturellen
Stadt, als auch aus gemischten Herkünften und der Migrationsgeschichte, aber vor allem von französischen Eltern und der französischen Sprache. Und es gibt immer Menschen, die versuchen, mich in eine Kategorie zu ordnen, während meine Eltern mich ermutigen, das Unbekannte kennenzulernen. Schließlich habe ich mich für Deutsch entschieden. Ich kann es nicht erklären, aber wenn ich das Land besuche, fühle ich mich wohl, willkommen und an meinem Platz. Ich liebe Frankreich (vielleicht den Süden mehr) und alles, was es mir bringt und bietet. Ich bin stolz auf meine Stadt und die kulturelle Mischung. Aber ein Teil von mir hat Deutschland als Zufluchtsort erkannt. Eine immer positive Blase. Menschen, die so offen sind. Ich werde nie wirklich eine Deutsche sein. Aber es gibt etwas in mir, das aufblüht und mich in diese Richtung zieht. Doch werde ich, wenn man mich bittet, mein Haus zu definieren, meine Familie nennen. Nicht ganz Frankreich, viel mehr Marseille und der Süden und definitiv meine Familie. Und dieser kleine Faden, der immer stärker nach Osten zieht.

Paulina

Essay „Der Blick von außen » (Paulina Pflanz)

Manchmal fühlt es sich so an, als würde ich zwischen zwei Welten leben. In Frankreich bin ich die Deutsche und in Deutschland bin ich die, die Frankreich liebt. Und dann frage ich mich oft, wo ist mein Zuhause?

Die Antwort darauf kenne ich nicht. Wahrscheinlich irgendwo zwischen Paris, Berlin und der Vergangenheit. Irgendwo zwischen Croissants und Currywurst, Orangina und Club-Mate, Brasserie und Späti.

Ich habe keine Ahnung, wo es mir besser geht und wo ich mich wohler fühle. Habe ich das Eine, fehlt mir das Andere. Dann ertappe ich mich oft, wie ich durch Berlin laufe, mit Barbara oder Orelsan in meinen Ohren und an diese eine Nacht denke, in der wir auf den Sonnenaufgang über Montmartre gewartet haben. Doch welches Lied haben wir gehört, als sich der gelbe Ball über die Häuser von Paris erhob? Das Orangenlied von Annenmaykantereit.

Vielleicht liebe ich es einfach Fernweh oder Heimweh zu manifestieren, vielleicht suche ich auch verzweifelt nach einem Ort zwischen dem Eiffelturm und dem Brandenburger Tor, vielleicht aber hab ich einfach das Glück, mich überall, wo ich will, zuhause zu fühlen und wahrscheinlich ist das heutzutage sogar möglich. Zwar werde ich in Frankreich nie ein so qualitativ gutes Bier finden wie im Kreuzberger Späti oder Potsdamer Biergarten, aber ich kann mir Choucroute mit Speck vom Markt kaufen, Club-Mate finde ich bei Franprix und Henning May gibt es auf Spotify, egal ob ich auf einer Pariser Parkbank oder im Mauerpark sitze.

Doch schaue ich auf das, was sich hinter dem Land, in dem ich lebe, versteckt, sehe ich Dinge, um die ich das Land nicht beneide. Ein zentralisierter Staat, der durch sein elitäres Bildungssystem und die Hauptstadt Paris eine soziale Ungleichheit schafft. Ein Land, das so gespalten ist, dass fast die Hälfte der Bevölkerung die Rechtspopulisten wählt. Ein Land, das seinen Nationalstolz noch nicht verloren hat und sich oft nicht eingesteht, in der Vergangenheit Fehler gemacht zu haben.

Da ist es mir doch selbst im 21. Jahrhundert noch nicht entgangen, dass Franzosen die Kolonialisierung afrikanischer Staaten herunterspielen oder ihre Nationalhymne mit mehr Herzblut als jedes andere europäische Land mitsingen.

Ich würde lügen, wenn ich sage, dass ich es nicht mag, wenn Franzosen ihre Gastronomie « verehren » oder sich am 14. Juli auf den Straßen versammeln. Vermutlich ist es sogar das, was mir in Deutschland fehlt. Und dennoch passiert es mir, die Franzosen als arrogant und als zu patriotisch abzustempeln.

Wahrscheinlich werde ich nie verstehen, wie die Vergangenheit die Länder, die sich den Rhein teilen, unterschiedlich geprägt hat. Und dennoch finde ich das gerade interessant.

Frankreich oder Deutschland? Ich kenne die Antwort nicht, aber ich glaube, ich muss mich auch nicht entscheiden, denn zusammen sind beide viel schöner!

Marie-Pierre

Es ist nun fast 16 Jahre her, dass ich meine Heimat verlassen habe, um als Au-Pair-Mädchen in Deutschland zu arbeiten. Ich kann mich noch gut daran erinnern, wie aufgeregt ich war und wie ich mich auf die Reise freute! Alles, was ich bis dahin nur im Fernsehen gesehen hatte, würde ich mit eigenen Händen anfassen können : Wolkenkratzer, Schnee, schöne Straßen, die zu Weihnachten in tausend Lichtern glitzern… 

Ich wusste, dass Deutschland anders sein würde als Kamerun. Aber was mir nicht klar war, ist, wie unterschiedlich die Menschen in verschiedenen Umgebungen sein können. Alles war viel zu anders und viel größer, als ich es mir vorgestellt hatte. Alles ging auch viel schneller : die Menschen in der U-Bahn, die Autos, die Schlangen im Supermarkt… Mit der Zeit passt man sich an, verändert sich. Und der Begriff “Zuhause” wird verschwommen. Wenn ich reise, fühle ich mich wie ein Automat, der Punkte verteilt : Pluspunkte für die Pünktlichkeit, Minuspunkte für… 🙂

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Pour accompagner votre repas

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D’Asnières à Censier

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L’Association Kontakt

Qu’est-ce que l’association « Kontakt »?

Des étudiantes de L2 ont créé une association sous le nom “Kontakt” afin de promouvoir la langue et les cultures du monde germanophone dans le monde francophone et réciproquement.

Elles souhaitent organiser des événements franco-allemands pour à la fois faire découvrir leur univers aux personnes extérieures à ce domaine, et permettre à celles et ceux qui y étudient déjà, de rendre leurs cours plus concrets. Pauline en est actuellement la présidente, Sofia la trésorière et Joséphine la secrétaire. L’idée est surtout d’avoir une occasion de mobiliser les outils que l’on nous apprend, de développer notre curiosité, notamment à travers des rencontres avec des auteur.ices, artistes, femmes/hommes politiques, spécialistes de diverses thématiques, etc., qui représentent une partie de la culture germanique et franco-allemande de notre époque.
Leur projet est né l’an dernier, avec d’abord une envie d’organiser un concert franco-allemand, puis elles ont eu un certain nombre d’autres idées et de fil en aiguille, elles ont pensé qu’il serait judicieux de créer une association pour les centraliser et récolter des fonds.

Pour leur premier projet, elles ont voulu se concentrer sur quelque chose de relativement facile à gérer, mais qui annoncerait bien la couleur de leur engagement futur, afin de tester un peu le terrain auprès des étudiant.e.s avec l’organisation d’une rencontre avec des écrivains et écrivaines. Mais à l’heure actuelle, elles sont toujours à la recherche d’idées.

Vous pourrez suivre leurs projets futurs sur Instagram à travers leur compte: @association_kontakt
Vous trouverez le lien ci-après:  https://www.instagram.com/association_kontakt/

Sophia Tanguy Joséphine Gosselin Pauline Lück

ELC & NC